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14. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Il se fait des milliers de mariages sur le théâtre ; en est-il un seul dont la religion soit ou paroisse être le principe ? L’école des meres, des filles, des garçons, des jaloux, semblent promettre de sages leçons sur le mariage. […] Dans quelqu’endroit qu’on ouvre certains poëtes comiques, on les trouve par-tout ennemis des mariages & des mœurs. […] Il ne se fait pas un seul mariage sur la scene, qui ne porte quelque coup mortel à la sainteté de ce lien. […] Si les mariages, dans le monde, se faisoient sur ces modeles, cette sainte union seroit une source d’infamies.

15. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

On dira peut-être que les passions qu’on y représente sont légitimes, parce qu’elles ont le mariage pour but : mais, quoique le mariage fasse un bon usage de la concupiscence, la concupiscence est cependant toujours mauvaise par elle-même, elle conserve toujours quelque chose du dérèglement qui lui est propre. […] On commence par se livrer aux impressions de l’amour : le remède des réflexions ou du mariage vient trop tard. […] C’est un mal, dit saint Augustin, dont l’impureté use mal, dont le mariage use bien, et dont la virginité et la continence font mieux de n’user point du tout. Qui étale, bien que ce soit pour le mariage, cette impression de beauté sensible qui force à aimer, et qui tâche à la rendre agréable, veut rendre agréables la concupiscence et la révolte des sens. […] N’est-ce point de là que viennent le renversement des maisons, la perte de la sagesse, la dissolution des mariages, les querelles et les disputes, les dégoûts déraisonnables ?

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