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29. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

De là naîtra bientôt une émulation de parure qui ruinera les maris, les gagnera peut-être, et qui trouvera, sans cesse mille nouveaux moyens d’éluder les lois somptuaires. […] Le Café, le babil, et la médisance aux femmes ; les coteries, ou les cercles bachiques aux maris. […] Dans le cours de la journée, la femme occupée de son ménage, le mari de ses affaires, n’auront pas beaucoup de temps à donner à l’amour mutuel. […] Un ivrogne est ordinairement brutal, imbécile, opiniâtre, hébété, mauvais Mari, mauvais Père, négligent, paresseux, très peu propre à remplir les devoirs de l’hymen, et cette cordialité apparente que vous préconisez tant, n’est qu’une indiscrétion accidentelle, dont il se repent ordinairement le lendemain de sa débauche.

30. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

.° C’est une indécence inexcusable que l’indifférence avec laquelle écoute les plus grandes infamies, & débite les maximes les plus fausses & les plus dangereuses à son mari & à ses enfans, une femme & une mère qu’on veut donner pour modelle. […] Convient-il qu’une mère devant Marianne sa fille, sa servante & son mari, traite de cagoterie & tourne en ridicule le zèle, la délicatesse, les rigueurs de celles à qui on manque si ouvertement de respect ? […] Le théatre a beau rire, il ne justifiera jamais les nudités, le fard, les parures recherchées ; il perdra les ames en inspirant ce goût, s’en faisant un jeu, un honneur, un agrément nécessaire : Quiconque à son mari veut plaire seulement, Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement. […] & après avoir été surpris par le fils, déféré au mari, abandonné par la femme, peut-il un quart d’heure après donner, comme un sot, dans le piege grossier qu’on lui tend ? […] Toute l’action se passe dans une salle basse, on y fait descendre Tartuffe ; cependant Elmire veut qu’il ouvre la porte, pour voir si son mari n’est pas dans la galerie.

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