C’étoit mal connoître Charles XII : il en fut offensé ; c’étoit une insulte. […] C’est donner bien de l’importance à la toilette, & mal calculer les forces de son artillerie. […] La nouvelle dame abusant de sa faveur, traita mal la divinité dont elle renversa les autels. […] La sainteté du lieu & la grandeur du ministere ne permettoient de louer que des vertus chrétiennes, dont on ne trouve aucun vestiges dans une vie païenne, qui commença par le crime, continua & finit par les excès de la débauche, accablée de maux honteux que la continuité du vice avoit causés.
Ce n’est point une tolérance théologique, qui laisse sur des opinions incertaines la liberté de penser, la saine morale fut toujours bien décidée sur la grieveté de ce péché ; ni une tolérance ecclésiastique de discipline, qui ne proscrit point des actions qu’elle regarde comme peu importantes, les censures de l’Eglise, la privation des sacremens subsistent toujours ; ce n’est pas même une tolérance civile légale, les loix qui couvrent les Comédiens d’infamie ne sont pas révoquées ; ce n’est pas non plus une tolérance populaire, puisque malgré toute la ferveur, le goût, l’ivresse de ses amateurs, il n’est personne qui ne convienne du danger du théatre & de son opposition à l’esprit & aux règles d’une véritable piété ; ce n’est qu’une tolérance politique, qui croit avoir des raisons d’Etat de laisser subsister certains maux fi invétérés qu’il seroit impossible de les corriger, & dangereux de l’entreprendre, parce qu’il vaut mieux supporter un moindre mal pour en éviter un plus grand. […] J’avoue qu’il peut se trouver des gens simples, mal instruits, sans expérience, qui entraînés par le torrent y sont allés une ou deux fois sans réflexion & sans défiance, quoique cependant on en parle tant dans le monde qu’il est difficile de n’en avoir pas des soupçons. […] & que l’exemple d’un homme réglé qui y iroit feroit plus de mal.