La maison de Mlle. […] La dédicace de la statue ne s’est point faite dans la maison de la Clairon ; comment est-elle devenue le temple de la gloire ? […] Sa maison est leur patrie. […] Le triomphe de la mort qui réduira ce grand Hercule à une poignée de cendres, sera bien plus réel que la prétendue gloire, dont, par les mains de la Clairon, les lauriers du génie, & les lys de la virginité l’ont couvert : cette même Prêtresse, dont la maison est le temple de la gloire, & la patrie des talens, ne sera pas plus épargnée : Memento homo, quia pulvis es, & in pulverem reverteris. […] La maison meublée, les équipages drapés, les chevaux caparaçonnés, les hommes, jusqu’aux domestiques habillés de deuil ; n’est-ce pas le char & l’appareil de Casimo ?
Dans l’une c’est un ami, dans l’autre un frère, qui combattent le goût du jaloux ; dans toutes les deux une jeune fille qui s’enfuit de la maison pendant la nuit, & va se réfugier dans les bras de son amant. […] Le grand grief de la Moliere étoit que son jaloux entretenoit dans sa maison, à la barbe de sa moitié, la de Brie autre Comédienne, qu’il avoit aimée en même temps que la Bejart, amenée à Paris, & incorporée dans sa troupe. […] Ce soupçon outrageant est devenu par son moyen un titre de maison. […] Le père & la mère de Sara, embrassant les deux époux au moment de leur départ, leur disent : Que l’Ange du Seigneur vous conduise dans votre voyage, vous fasse arriver heureusement dans votre maison, où vous trouviez vos parens dans une santé parfaite. Pour vous, ma fille, nous vous recommandons d’honorer votre beaupère & votre bellemère, d’aimer votre mari, de régler votre famille, de gouverner votre maison, & de vous montrer irrépréhensile dans votre conduite : Monentes eam honorare soceros, diligere maritum, regere familiam, gubernare domum, & se ipsam irreprehensibilem exhibere.