Je voudrois les connoître, afin de les chasser de l’Eglise, non pour toujours, mais pour les convertir, comme un bon père interdit quelquefois à ses enfans sa maison & sa table dans la vue de les corriger, comme un Pasteur sépare du troupeau les brebis malades, pour les guérir & préserver celles qui sont saines. […] Grand nombre y passent les jours entiers, ce qui cause dans leurs maison de grands désordres ; ils apprennent avec grand soin ce qu’ils y entendent dire ; & pour le malheur de leur ame leur mémoire trop fidele ne le leur rappelle que trop : tandis qu’ils ne peuvent sans impatience être un moment à l’Eglise. […] Ne maltraitez pas vos épouses, ne corrompez pas vos enfans, n’introduisez pas dans vos maisons la peste du théatre. […] Vous reprendriez vos enfans, vous puniriez vos esclaves, s’ils se donnoient ces libertés, vous ne les souffririez pas dans votre maison, & lorsque les derniers, les plus vils, les plus méprisables des hommes (des Comédiens) Verberones, serviles abjecti homines, vous invitent à venir entendre ces infamies, vous vous en réjouissez, vous leur en rendez graces. […] Vous portez du théatre dans vos maisons ces ordures empestées dont par les yeux & les oreilles vous avez rempli vos ames, & qui s’y sont comme établies.
Ces exemples ne sont pas rares dans votre Maison ; sans recourir à l’an mille, temps où elle possédait déjà des Fiefs de l’Empire ; la France n’a-t-elle pas vu Louis Charles d’Albert votre aïeul, se dépouiller des Grandeurs humaines, pour se consacrer à la pratique des vertus Chrétiennes, après avoir donné en plusieurs occasions, des preuves singulières de ce courage héréditaire dans votre famille. […] Je me borne donc à prier le Seigneur pour la conservation d’une Maison qui donne tant de grands hommes à l’Eglise et à l’Etat.