» « Une danse de gens égayés par un long repas semblerait n’offrir rien de fort intéressant à voir ; cependant l’accord de cinq ou six cents hommes en uniforme, se tenant tous par la main, et formant une bande qui serpentait en cadence et sans confusion, avec mille tours et retours, mille espèces d’évolutions figurées, le choix des airs qui les animaient, le bruit des Tambours, l’éclat des flambeaux, un certain appareil militaire au sein du plaisir.
On doit s’attendre qu’il persécutera vivement la main vertueuse qui le démasque, comme les Philosophes & les Courtisannes n’ont jamais pardonné à M. […] Mercier se soit présenté à leur autel les mains vuides. […] Langage muet que le goût du plaisir a réduit en art, & que la Sallé avoit portée à une si grande perfection, qu’elle peignoit tous les transports, tous les rafinemens, toutes les nuances de la volupté ; de l’abondance du cœur la bouche parle, les yeux, les mains, les pieds, l’attitude ne parlent pas moins. […] Il est singulier qu’il reste si peu d’esprit aux comédiens, malgré tout ce qui leur passe par les mains. […] Il n’est pas à croire que l’Administration ait voulu laisser dans leurs mains le dépôt précieux de la pureté des mœurs : elle a institué un Tribunal spécialement chargé de veiller à cette pureté dans tous les Ecrits publics.