Où en serions-nous, si les prêtres devenant maîtres absolus, de l’expédition des actes importants de la vie et de la mort des citoyens, ils étaient chargés de les enregistrer comme magistrats ? […] Depuis longtemps comme aujourd’hui, les magistrats français, ont toujours su remplir avec autant de prudence et d’impartialité que de courage, le plus pénible de leurs devoirs, celui de signaler les progrès de cet esprit d’ambition, de cupidité et d’intolérance fanatique qui brave toutes les lois, qui plus d’une fois fit trembler les souverains sur leurs trônes, et maîtrisa despotiquement les dépositaires de l’autorité en se servant même de cette autorité pour accomplir les plus odieux projets. C’est donc aux magistrats intègres, c’est aux défenseurs courageux de nos libertés gallicanes, à apprécier l’action du sentiment religieux dans l’ordre social, et, lorsqu’il y a lieu, de savoir résister à l’influence anarchique du fanatisme, qui tend continuellement à corrompre la morale politique, la morale particulière et la morale chrétienne, en y substituant la morale pernicieuse des intérêts que les jésuites sont parvenus à introduire dans toutes les classes de la société. […] [NDE] La phrase « si l’on m’accusait d’avoir volé les tours de Notre-Dame, je commencerais par m’enfuir » est attribuée à plusieurs magistrats du xvii e siècle, dont M. de Lamoignon
Euripide, Magnès, Cratès, Phérécrate suivirent la ligne tracée par la législation : Cratinus, Eupolis, Aristophane s’en écartèrent les premiers, en introduisant la satire personnelle sur la scène ; soit que, d’abord timide, elle ne blessât que d’obscurs citoyens ou les ennemis des chefs de l’Etat, les magistrats ne la réprimèrent point, et ne le firent que lorsque, abusant de leur tolérance ou fière de leur complicité, elle souleva l’indignation publique par ses excès. […] Un second décret corrigea la méprise du premier, interdit les personnalités ; et par un troisième, toute offense envers les magistrats fut défendue. […] Mais son immense influence le soumettant à l’obsession de passions vives et ambitieuses, à la poursuite d’une autorité élective contre lesquelles les magistrats d’abord ne le défendirent pas, il fut enfin subjugué. […] [NDE] Magistrat chargé des plus hautes fonctions dans certaines cités grècques.