là, graces à celle que vous avez reçue vous-même, vous avez pu leur servir de maître dans tous les genres. […] Dans l’Avocat chansonnier, nom donné au premier personnage à cause de deux couplets sans esprit qu’il fait contre une femme, l’action principale est étouffée par quatre ou cinq scènes épisodiques entre le maître et son valet, entre le maître et son perruquier. […] On nous donne pour vraisemblable, dans le Maître de déclamation, le dessein qu’à un Marquis d’embrasser la vie comique, & d’aller jouer les valets en province. […] De prétendue Maîtres de goût leur apprenoient comment il faut prononcer les équivoques, comment, dans ces occasions, les gestes doivent-être, tantôt d’accord avec la phisionomie, tantôt en contradiction apparente avec elle, comment en appuyant sur certaines syllabes, on forme un sens obscène. […] Le Chevalier de Saint-Louis s’y est trouvé à côté du Perruquier, le maître à côté du valet.
Mais aussi, s’il m’est permis de reprendre mes maîtres, je vous ferai remarquer que vous laissâtes glisser dans votre critique quelques mots qui tenaient plutôt de l’animosité que de la véritable dévotion. […] On aurait inféré de là que vous aviez l’âme si tendre que vous n’aviez pu souffrir sans compassion que son maître, qu’on traînait je ne sais où, fût chargé, outre tant d’abominations, d’une dette qui pouvait elle seule le priver de la présence béatifique, jusqu’à ce que ses héritiers l’en eussent délivré. Ce sentiment était d’un homme de bien, vous en auriez été tout à fait loué, et pour édifier encore mieux vos lecteurs, vous pouviez faire une invective contre ce valet, en lui montrant quelle était son inhumanité de regretter plutôt son argent que son maître. […] Je me souviens pourtant encore d’un nouveau sujet que ce valet vous donne de vous plaindre de lui : n’est-il pas vrai que vous souffrez furieusement de le voir à table tête à tête avec son maître, manger si brutalement à la vue de tant de beau monde ?