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15. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Si l’on eût voulu faire une comédie de la Servante insolente ou le Maître imbécille, ce rôle eût été à sa place : ce qui ne réussiroit qu’à la foire. […] Un maître est interrompu à tout propos par sa servante ; il veut lui donner un soufflet, & la manque ; veut la faire parler, elle se taît, dit qu’elle a parlé à soi-même. […] Un maître, un père, sans faire semblant de rien, examine si son domestique le vole, si sa fille a une intrigue. […] A quoi sert dans la piece un personnage si révoltant, qu’à diminuer l’horreur qu’on veut inspirer pour Tartuffe, en la partageant avec le maître de la maison ? […] C’est dommage qu’on ne tire aucun parti de ce domestique, qui supposé hypocrite, comme son maître, pouvoit avoir des scènes très-plaisantes & très-propres à peindre le Héros, avec Dorine & le reste de la maison.

16. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — V. La Comédie donne des leçons de l’amour impur. » pp. 9-11

 » En vain lui diroit on que la réprésentation de ces passions trop amies de la corruption du cœur ne les excite qu’indirectement ; il prétend que le soutenir, c’est combattre les régles des grands maîtres. « Le premier principe, ajoûte-t-il ; sur lequel agissent les Poëtes tragiques & comiques, c’est qu’il faut intéresser le Spectateur ; & si l’Auteur ou l’Acteur d’une Tragédie ne sait pas l’émouvoir & le transporter de la passion qu’il veut exprimer, où tombe-t-il ? si ce n’est dans le froid, dans l’ennuyeux, dans le ridicule, suivant les régles des Maîtres de l’art.

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