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35. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

C’est une chose bien singulière qu’une partie de la Nation enchantée du mérite des Comédiens, les applaudisse en public, les recherche en particulier, et les regarde comme des personnes distinguées par un talent merveilleux ; tandis qu’une autre portion les abhorre comme séparés de la société par l’infamie, et de l’Eglise par l’excommunication. […] Si l’on en retranchait ce qu’on appelle les traits hardis, c’est-à-dire, ces maximes pernicieuses, contraires aux Lois des Nations, au respect que l’on doit aux Puissances, plus souvent encore à la Religion même ; que deviendrait leur mérite ? […] Les réflexions que je viens de faire, Mademoiselle, sont sans doute fort désagréables pour quelqu’un qui voudrait voir sa profession décorée de toute la gloire qu’elle mérite par elle-même, et qui n’est obscurcie que par les abus qui s’y sont introduits. […] Ce serait un avantage pour les hommes de talent, qui trouveraient dans cette Ecole des places de retraite convenables à leur mérite.

36. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Toutes deux cependant étoient enthousiasmées du du mérite de leurs époux : la Moliere s’écrioit, quoi, on refuse la sépulture à un homme à qui on doit des autels ! […] Villaret, continuateur de l’Histoire de Velli, n’étoit pas sans mérite. […] La scène ne fît-elle d’autre mal que de déplacer les talens & dissiper les bons sujets, d’enfouir ou plutôt de dégrader, d’anéantir leur mérite, elle feroit un très-grand tort à la société. […] La Moriniere respecta toujours la religion & les mœurs : mérite rare chez les poëtes dramatiques. […] Tout son mérite se borne à la pureté du langage, alors très-rare, qui ne faisoit que de naître ; aujourd’hui petit mérite, que le langage est épuré, & que les bourgeois parlent aussi-bien que lui.

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