Vous jugiez bien, Monsieur, que dans une cause aussi importante que celle-ci, je ne négligerais aucun de mes avantages : mais sur le ton dont je le prends, dites-vous, il ne faudra plus non seulement voir représenter ni Comédie ni Tragédie, il ne faudra pas même en lire aucune : il ne faudra plus lire ni Térence, ni Sophocle, ni Homère, ni Virgile, ni Théocrite. […] Il est le premier à convenir qu’Homère est excellent dans ses inventions fabuleuses, et qu’il charme l’esprit par ses agréables rêveries : mais il se déchaîne aussi contre le torrent de la coutume, qui porte à lire des choses si chatouilleuses pour les bonnes mœurs ; jusques là qu’il fait honneur au Christianisme qu’un Auteur nourri dans ces sciences profanes, et dans la Religion du Paganisme, que Cicéron, en un mot, eût reproché à Homère qu’il faisait des Dieux des hommes, et qu’il érigeait les hommes en Dieux : au lieu, dit-il, qu’il aurait dû rendre les hommes semblables aux Dieux, plutôt que d’abaisser la divinité à la condition des hommes.
Je prie le lecteur, de telle opinion qu’il puisse être, de lire le présent ouvrage en son entier, avant de le juger.