/ 259
37. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

D’abord innocent chez les Grecs, sévère chez les Romains, il tomba bientôt dans la plus effrénée licence ; cent fois les Empereurs furent obligés par des lois rigoureuses d’y rétablir les apparences de la vertu. […] Le Majuma n’était pas un seul genre de spectacle, c’était un composé de toutes sortes de divertissements, de jeux, de promenades, de bouffonneries, qui duraient plusieurs jours, comme des Saturnales : attirées par la licence et par l’espérance du gain, des troupes de Bateleurs y venaient donner des farces ; ce qui ne fit qu’augmenter la débauche. […] Rien n’est plus contraire à ce saint état que la licence des mœurs.

38. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

On ne connoit dans ces heureux climats ni le luxe dévorant, qui dépouille la nature de tout ce qu’il prodigue à la vanité, ni cette licence d’opinions, qu’on peut appeler ce second luxe de notre siécle le luxe des esprits, parce qu’il marche toujours à la suite du premier, mais encore parce qu’il est le grand abus de la raison, comme l’autre est le grand abus des richesses. […] Ces monstrueux excès ne sont ils donc que licence d’opinion, luxe d’esprit, abus de la raison ? […] Renverser toute religion, blasphêmer le Tres-Haut, n’est-ce qu’une licence & un luxe ? […] Les petites maisons, les échaffauds & les roues punissent quelque chose de plus que des licences. […] Voilà la vraie signification de ces termes ; mais les attentats de Vanini, les absurdités du matérialisme, les Sacrileges du Systeme de la Nature, les scandales des esprits forts, sont des fureurs non des abus, des forfaits non des licences, un délire non pas un luxe.

/ 259