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12. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

On pourrait reprocher avec raison aux Italiens, & beaucoup plus encore aux Anglais, d’avoir conservé dans leurs meilleures Comédies trop de Scènes de Parades ; on y voit souvent règner la licence grossière & révoltante des anciennes Comédies, nommées Tabernaires (ou de Taverne). […] Souvent sans invention, & toujours sans intérêt, ces espèces de Parades ne renferment qu’une fausse métaphysique, un jargon précieux, des caricatures ou de petites esquisses mal dessinées des mœurs & de ridicules ; quelquefois même on y voit règner une licence grossière ; les jeux de Thalie n’y sont plus animés par une critique fine & judicieuse ; ils sont deshonorés par les traits les plus odieux de la Satyre.

13. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Toutes ces comédies, selon son goût, sont pleines de malignité & de licence. […] Arétin avoit de l’esprit, de la vivacité, de l’imagination, de la facilité à parler, à écrire, à se contrefaire ; sur-tout une hardiesse incroyable, une malignité & une licence effrénées. […] Un emploi qu’il avoit à la Cour, & des liaisons avec des personnes très-distinguées, exigeoient des ménagemens : trop de licence auroit nui à sa fortune. […] Le mot détestable, & l’idée qu’il présente, déplaira sans doute aux gens du monde, aux amateurs du théatre, pour qui la licence n’est rien moins qu’un crime, pour qui même elle est un mérite, pourvu qu’on ait soin de la couvrir d’expressions décentes : mais ce n’est pas moi ; c’est l’Abbé de Chaulieu, homme non suspect en matiere de licence, qui pense ainsi de l’Art d’Ovide. […] A une licence qui révolte la pudeur la moins délicate, l’Arioste ajoute un fonds d’irréligion qui scandalise le lecteur le moins dévot.

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