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25. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Un esclave qu’on aurait vendu sur le pied d’Acteur, n’est pas censé valoir moins, s’il refuse de jouer, ni le vendeur tenu à aucune garantie ; l’acheteur n’a pu ignorer ni désapprouver cette liberté dictée par les bonnes mœurs. […] Les Empereurs Chrétiens commencèrent d’abord par accorder cette liberté à quelques particuliers, comme une récompense ; enfin ils en firent une loi générale. […] Tout cela est purement personnel ; mais qu’on en ait fait une loi, que pour tout ce qui entre ou sort de ce tripot, il faille monter jusqu’au Trône, et que le Monarque se montre difficile pour laisser la liberté de se retirer, il faut en vérité que la Clairon attache bien de l’importance à son métier et à sa personne, pour se flatter que la Majesté royale s’occupe de ces grands événements. […] Les libertés du bal, les commodités et la facilité du masque trompent les plus vigilants Ces assemblées ont beaucoup de ressemblance avec les cérémonies païennes du Temple de Cythère et de Paphos. […] Au souper qui suit le spectacle, on ne parla que des intrigues des Actrices, de dix amants ruinés, de trente trompés, de quarante assez imbéciles pour se croire aimés, etc. » Ne sont-ce pas bien là des objets dignes d’occuper le Conseil d’Etat, d’être soigneusement retenus dans leurs nobles fonctions, de n’obtenir que très difficilement la liberté de priver le public de leurs importants services ?

26. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Elles avoient aussi la liberté de demeurer dans le Temple avec la même considération, mais ne faisant plus aucune fonction, comme des vétérans, des honoraires dans un Corps. […] Si le serment fait à Dieu ne tient pas contre l’amour de la liberté, le serment de fidélité fait au Prince tiendra-t-il davantage ? […] Cette liberté indépendante de tout seroit un abus incomparablement plus grand. Pour un père qui abusera de ses droits, cent & mille enfans abuseroient de leur liberté. […] 3.° Enfin on décrie l’état religieux, & par de grossieres invectives, & par des calomnies contre les Religieuses, & par des idées fausses de l’état dans ceux-mêmes qui l’ont embrassé avec le plus de liberté & de vocation : Ces sermens odieux doivent-ils jamais être entendus par les Dieux ?

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