Réfléchissez un moment sur l’indiscrétion et l’imprudence de tant d’écrivains modernes, dont la licence contre les mœurs ou l’autorité souveraine déshonore le commerce des lettres, et semble si bien justifier jusqu’aux paradoxes de ceux qui, mettant en problème leur avantage ou leur inconvénient, ont osé le résoudre contre elles. […] Mais, sans me permettre l’apologie des uns, ou la censure des autres, je crois pouvoir dire que le plus sage parti est celui de purger le théâtre français des vices essentiels qu’on lui reproche, et qui, dans ces derniers temps surtout, n’ont que trop justifié les murmures de la vraie philosophie. […] Ceux qui ont quelque teinture de l’histoire, savent ce qu’occasionna de trouble au théâtre d’Athènes, une seule maxime hasardée contre les dogmes reçus dans l’état, qu’une pièce subitement interrompue n’y put être continuée avant que l’auteur en personne ne se fût justifié sur la scène. […] Que peut-on attendre de ces âmes vénales qui prodiguent leur main et leur voix… qui vendent publiquement leur réputation. » Dans ces jours de deuil et de calamité pour la France opprimée, n’avons-nous pas vu dans le sanctuaire des lois, indignement profané, des hommes flétris par elles, en invoquer audacieusement l’autorité dans les tribunaux, pour y surprendre à leur religion des arrêts d’absolution, plus scandaleux peut-être que les forfaits même qu’ils avaient l’impudence d’y venir justifier ?
Cet Auteur étoit si plein de cet objet que ses amours lui avoient rendu personnel, qu’on voit dans ses piéces je ne sai combien de mariages clandestins, qu’il fait toujours approuver par les parens, à l’insçu & contre la volonté desquels ils ont été contractés, & que dans le cours de la piéce on conseille, on justifie cette morale.