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107. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Ce chœur, qui ne quittoit jamais la scene, profitoit des entr’actes, pour célébrer, dans des Vers mélodieux, tantôt la Justice divine prête à éclater contre les méchans, tantôt l’instabilité des choses humaines, qui ne permet point à de foibles mortels de s’enorgueillir pour un succès passager ; & tantôt enfin, la sainteté des Loix naturelles, que le coupable ne viola jamais impunément. […] La Prudence est l’ame de la guerre ; & il y a des loix à observer, les armes à la main, comme dans l’administration ordinaire de la Justice.

108. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

Les craintes inspirées, les exemples de punitions donnés confusément aux vicieux par le théâtre ne sauraient être aussi efficaces que les exemples de celles, bien autrement sensibles, donnés continuellement par la justice aux fripons et aux voleurs, qui cependant fourmillent toujours partout ; ce qui doit achever de persuader combien sont illusoires aujourd’hui les moralités théâtrales dont on fait le plus solide argument en faveur de l’exposition honteuse des crimes ; des iniquités, des égarements inouïs, de toutes les faiblesses humaines existantes et possibles. […] Et dans le même temps on disait contre à peu près aussi ce que disent les modernes contradicteurs, tout en rendant justice à l’art et aux talents de nos bons auteurs : que le recueil de ces ouvrages ne contient que des peintures dangereuses des passions les plus entraînantes, que des tableaux corrupteurs ; qu’on y voit l’intérêt sollicité le plus souvent en faveur du crime ; une plaisanterie perfide faisant naître le rire au lieu d’exciter l’indignation ; travestissant les vices en défauts brillants, les travers en agréments, les conventions théâtrales excluant la vraisemblance, le caprice des auteurs dénaturant les faits et les caractères ; des sentiments outrés, des mœurs postiches et des maximes bonnes pour amollir les cœurs et égarer l’imagination.

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