/ 446
347. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

La qualité des personnes qui jouent la Comédie. […] Ajoutez que ces Comédies se jouent aux flambeaux, et de soir, ce qui ne contribue pas peu à favoriser le vice, et à lui faire jeter dans l’âme de ceux qui y assistent, de très profondes racines : les impressions que ces œuvres de ténèbres, revêtues d’une fausse lumière, leur font, leur servent d’entretien tout le reste du jour, et forment les dernières pensées qu’ils ont dans leurs lits, qui sont des semences de péché, que le démon fait germer par ses illusions, et qu’il conduit jusques à son dernier effet, à la faveur de la concupiscence.

348. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

» Enfin, dans le Tartuffe qu’on dit n’avoir pas été infructueux, et avoir produit de bons effets, outre les idées obscènes qu’il fournit de temps en temps, la religion, quoi qu’on dise, y est précisément jouée ; et il s’y trouve des traits d’une impiété décidée, et de l’athéisme le plus caractérisé. […] Une déclaration d’amour dans une Pièce qu’ils ont vu jouer, leur a fait ouvrir les yeux, les a animés. […] Du côté de l’impiété, de la satire, et de l’obscénité, l’expédient proposé serait excellent pour les Pièces à venir ; mais dans les anciennes que l’on joue tous les jours, il n’y en a presque point d’admissibles pour la pureté. […] On a joué jusqu’à présent les Curieux, les Menteurs, les Joueurs, les Distraits, etc. tant d’autres caractères que l’on a ou trop flattés ou trop outrés ; en les rapprochant de la vérité, ils en offriraient de nouveaux. […] Il est vrai que Riccoboni a avancé, en publiant son Théâtre Italien, que les canevas des Comédies Italiennes jouées à l’impromptu, étaient examinés par une personne nommée par saint Charles, qui les approuvait, et signait ensuite de sa main, lorsqu’il ne se trouvait point dans l’action, ni dans la conduite de la Pièce, chose qui pût nuire à l’innocence de la jeunesse, ni scandaliser les spectateurs Chrétiens.

/ 446