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167. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Quand on condamne l’immodestie des femmes, ne parle-t-on que de cette licence grossiere du théatre payen, dont l’histoire a conservé la mémoire comme d’un phénomène de corruption, sous l’empire de Caligula, de Néron, d’Héliogabale, &c. lorsqu’un peuple brutal, connoissant bien le caréctère des Comédiennes, les méprisoit assez pour les faire dépouiller en plein théatre, ordre qu’elles exécutoient avec joie, & souvent se faisoient donner, nudentur mimæ ne parle-t-on que de l’état où, comme des animaux, vivent les Sauvages de l’Amerique & les Negres de la Guinée, qu’un soleil toujours brûlant force de chercher toute sorte de soulagement ? […] On avoit à Constantinople la coutume de parer indécemment les nouvelles mariées le jour de leur noce, comme si la joie de la fête eût dispensé de toutes les loix.

168. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Ils ont beau affecter la joie, la décence, la fierté ; ils n’en sentent pas moins le crime & le vuide ; leurs chagrins & leurs remords ne sont pas moins amers ; à leurs yeux même le ris est une folie, le plaisir un songe : Risum reputavi errorem, & gaudio dixi quid frustra decipis. […] On n’y en voit point d’autres, indécence, dissipation, folle joie, ris immodéré, mollesse, amour du monde, médisance, mensonge, luxe, fourberie.

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