Consultez pour cela les personnes à qui je vous ai adressé, et vous saurez quel préjudice peut porter à un jeune cœur une passion de tendresse bien exprimée ; quel préjudice peut porter à une âme, dont l’innocence est chancelante, le récit honteux de mille intrigues d’amour. […] Une jeune personne qui aura jusqu’alors vécu dans l’innocence, s’apercevra bien que depuis le temps qu’elle va à la Comédie, la partie inférieure de son âme n’est plus si soumise à la supérieure qu’elle l’était autrefois, qu’elle lâche plus la bride à ses passions qu’elle ne faisait dans un autre temps ; elle forme peut-être quelque léger désir de remédier à ce mal, mais il n’est déjà plus temps. Le venin a entièrement gagné son cœur, il faut qu’elle en meure : ainsi cette jeune personne a pris plaisir à la Comédie.
Mais il quitta trop jeune la Capitale & les belles lettres, pour se livrer aux fonctions de sa chargé, & mériter mieux que Moliere les honneurs d’un éloge couronné.