Ces jeux ne peuvent être ni honnêtement représentés, ni honnêtement regardés ; on ne sait qui des deux est le plus coupable, l’acteur ou le spectateur : « In ludis theatricis rara est gravitas, abest modestia, prompta scurilitas, vanitas, statiloquium, mendacia, verba otiosa, vanæ inspectiones, levitas, libidinosæ tractationes, brevis lætitia, parvum gaudium, magna temporis jactura, puerilis occupatio, spectator vanus, lusor insanus, ludorum qui nec honeste geruntur, nec honeste spectantur, adeo ut ignoremus an sit actor infamior an spectator. » Ce Prélat assurément n’aurait pas fait un titre de noblesse de la qualité de Comédien, comme l’Arlequin de Berlin, et n’aurait pas invité les Magistrats à la comédie. […] Cette Eminence goûtait si fort les contes, les saillies, l’humeur de Boisrobert, que quand elle était attaquée de quelque accès de mélancolie, qu’on nomme aujourd’hui des vapeurs, ses Médecins pour tout remède ordonnaient recipé une once de Boisrobert : plaisanterie qui le fit rappeler à la Cour quand il fut disgracié pour ses jurements, son jeu, sa dissolution, ses dettes, et ses mauvaises mœurs. […] Antoine Guevara, fameux Ecrivain Espagnol, Evêque de Guadix, Historiographe de Charles-Quint, a fait la vie de l’Empereur Marc-Aurèle, et par un jeu d’esprit a composé des lettres au nom de ce Prince, relatives aux événements de son règne.
Une autre ordonnance de l’an 813, du même empereur, d’accord avec les conciles, défendait aux évêques et à tous les autres ecclésiastiques d’assister à ces spectacles licencieux et à ces jeux sales et honteux des histrions.