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15. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Mais si cette fille est si jeune qu'elle ne puisse suivre ni le sujet, ni les intrigues de la comédie, y a-t-il du mal de l'y méner ? […] Il y a du mal de l'accoutumer à ouvrir son cœur à des plaisirs dont les impressions font d'ordinaire des plaies profondes et durables ; et de lui former l'esprit à des intrigues où tout est passion. […] Rien au contraire n'est plus propre à l'inspirer que ses comédies, parce qu'on y tourne éternellement en ridicule les soins que les pères, et les mères prennent de s'opposer aux intrigues amoureuses de leurs enfants.

16. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

L’intrigue principale se continuait toujours sous ses yeux ; les paroles du chœur s’y rapportaient, ou directement ou d’une façon moins marquée. […] Il prétendait que l’èxposition, l’intrigue & le dénouement seraient alors mieux rendus, puisque chaque Acte du Poème leur serait entièrement consacré. Mais je ne crois pas que cette opinion soit recevable : l’intrigue peut aussi-bien contenir deux & trois Actes qu’un seul. […] S’il arrivait qu’on ne pût dénouer l’intrigue à la fin du cinquième Acte, ou même qu’il fût nécessaire d’instruire le Spectateur de choses indispensables, je souhaiterais qu’il fût alors permis d’ajouter un sixième Acte.

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