Le premier est, lorsque les penitens ignorent les principaux mysteres de nostre foy, le Pater, l’Ave, le Credo ; les Commandemens de Dieu & de l’Eglise ; & que l’on reconnoist que cette ignorance est une marque de leur peu d’affection pour ce qui regarde leur salut ; ou que ce sont des personnes si grossieres, que l’on ne peut pas les instruire sur le champ. […] Il luy representera que dans la foule des communians, & à raison des divers jours où l’on communie pendant la quinzaine, il seroit difficile de remarquer s’il a communié ou non : de plus que quand on remarqueroit qu’il ne communie pas, on peut croire que son Confesseur luy a differé le devoir du temps paschal pour s’y mieux disposer, ou pour s’instruire de la doctrine chrestienne : mais qu’enfin quand quelqu’un pourroit soupçonner qu’il n’auroit pas communié acause de quelque peché extraordinaire qu’il pourroit avoir commis, il vaudroit mieux souffrir par penitence cette humiliation, que de se mettre en danger de faire une communion sacrilege, qui est un des plus grands malheurs qui luy puisse arriver. […] La seconde, quand le penitent est dans une ignorance criminelle, & qui n’excuse point devant Dieu celuy qui agit par cette ignorance, le Confesseur alors est obligé de l’instruire, bienqu’il n’en soit pas requis par le penitent, & qu’il prevoye que cette instruction luy sera inutile ; parce qu’estant son pere spirituel, & estant chargé de son salut, il est dans l’obligation de luy faire connoistre les choses qu’il doit sçavoir. […] Il doit l’instruire de ses obligations tant generales que particulieres, luy marquant les principaux defauts desquels il croiroit qu’il pourroit estre coupable, & l’avertir de l’importance qu’il y a de faire un soigneux & diligent examen de sa conscience, puisqu’autrement sa confession luy seroit plus prejudiciable qu’elle ne luy seroit utile ; aprés quoy il doit le renvoyer, afinqu’il se prepare plus à loisir, & luy assigner un temps auquel il vienne se representer.
Dès que le Sénat en fut instruit, pour éviter en quelque sorte l’infamie dont il allait se couvrir en paraissant sur le théâtre, il lui décerna d’avance le prix de la musique et de l’éloquence : « Ut dedecus averteret (dit Tacite, L. […] Si quelqu’un est en droit de parler aux maîtres du monde, c’est leur Pasteur, c’est au Ministre du Dieu vivant, qui de sa part et en son nom instruit, exhorte, tonne, menace dans la chaire de vérité, qui par la force de la parole et le secours de la grâce divine, les touche en effet et les convertit. […] La comédie dans son tripot bourgeois n’instruit pas mieux. […] Bien loin d’instruire et de reprendre les Grands, le théâtre entretient, flatte, augmente tous leurs défauts, oisiveté, paresse, frivolité, raillerie, mollesse, faste, luxe, hauteur, ambition, dissimulation, intrigue, etc. bien plus dangereusement que pour la bourgeoisie et le peuple, parce qu’il leur en fait un mérite, un air de dignité, un devoir d’état, un apanage de la naissance, surtout il nourrit leur vanité.