Un pur hazard les conduisit dans ces lieux empestés ; ils y lierent connaissance avec deux créatures infâmes qui avaient un extérieur honnête, & trouverent leur tombeau dans les bras de ces deux malheureuses, qui, à peine âgées de dix-sept à dix-huit ans, semblaient ne devoir leur laisser moissonner que la fleur du plaisir. […] Tous portent sur leur front l’infâme cachet de la débauche. […] c’est chez un Peuple éclairé qu’il existe des repaires où toute la jeunesse le rassemble, où elle court en foule applaudir à des farces dégoûtantes, à une morale aussi absurde qu’infâme ! […] Or, comme ces Auteurs du Rempart & des Foires n’ignorent pas, comme je l’ai remarqué au commencement de ma Lettre, que la réussite de leurs chétives productions, dépend absolument du suffrage des femmes de mauvaise vie, & de la foule de leurs sots adorateurs, qu’elles y entraînent ; ces faiseurs de Parades sont comme forcés à ne parler que l’infâme langage de la Débauche, à n’offrir aux yeux que les images les plus nues, les situations les plus sales, pour capter la bienveillance du plus grand nombre des assistans ; disons, encore, que ces Auteurs savent, à n’en pouvoir douter, que les obscénités les plus révoltantes, peuvent seules faire quelqu’impression sur des esprits obtus, & sur des cœurs tout-à-fait blasés & corrompus. […] La pratique de la morale, dans la vie privée, ne parviendra jamais à la perfection idéale ; nous ne devons pas pour cela nous permettre tout ce qui est contre les bonnes mœurs ; ceux qui sont chargés de notre instruction, (les Spectacles & ceux qui composent pour les Théatres, ne doivent pas se proposer d’autre but), ne sauraient en conscience travailler à nous rendre les plus infâmes des hommes, sous prétexte qu’ils ne peuvent pas nous rendre plus parfaits ; autant vaudrait-il dire que le poison doit être insinué dans une playe, parce qu’on ne peut pas la guérir.
Ce saint suit en cela le sentiment de Saint Augustin son maître, qui appelle ceux qui se déguisent de la sorte, des infâmes & de véritables bouffons : Aug.l.