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141. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Un pur hazard les conduisit dans ces lieux empestés ; ils y lierent connaissance avec deux créatures infâmes qui avaient un extérieur honnête, & trouverent leur tombeau dans les bras de ces deux malheureuses, qui, à peine âgées de dix-sept à dix-huit ans, semblaient ne devoir leur laisser moissonner que la fleur du plaisir. […] Tous portent sur leur front l’infâme cachet de la débauche. […] c’est chez un Peuple éclairé qu’il existe des repaires où toute la jeunesse le rassemble, où elle court en foule applaudir à des farces dégoûtantes, à une morale aussi absurde qu’infâme ! […] Or, comme ces Auteurs du Rempart & des Foires n’ignorent pas, comme je l’ai remarqué au commencement de ma Lettre, que la réussite de leurs chétives productions, dépend absolument du suffrage des femmes de mauvaise vie, & de la foule de leurs sots adorateurs, qu’elles y entraînent ; ces faiseurs de Parades sont comme forcés à ne parler que l’infâme langage de la Débauche, à n’offrir aux yeux que les images les plus nues, les situations les plus sales, pour capter la bienveillance du plus grand nombre des assistans ; disons, encore, que ces Auteurs savent, à n’en pouvoir douter, que les obscénités les plus révoltantes, peuvent seules faire quelqu’impression sur des esprits obtus, & sur des cœurs tout-à-fait blasés & corrompus. […] La pratique de la morale, dans la vie privée, ne parviendra jamais à la perfection idéale ; nous ne devons pas pour cela nous permettre tout ce qui est contre les bonnes mœurs ; ceux qui sont chargés de notre instruction, (les Spectacles & ceux qui composent pour les Théatres, ne doivent pas se proposer d’autre but), ne sauraient en conscience travailler à nous rendre les plus infâmes des hommes, sous prétexte qu’ils ne peuvent pas nous rendre plus parfaits ; autant vaudrait-il dire que le poison doit être insinué dans une playe, parce qu’on ne peut pas la guérir.

142. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Ce saint suit en cela le sentiment de Saint Augustin son maître, qui appelle ceux qui se déguisent de la sorte, des infâmes & de véritables bouffons : Aug.l.

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