« Puissent ceux qu’au théâtre entraîne un même attrait, S’ils imitent leur faute, imiter leur regret ! […] N’ayons pas honte d’imiter son sage et courageux repentir ; jetons dans le feu ce que nous avons adoré.
Pour imiter une chose, il faut en avoir l’idée. […] S’il y avoit quelque mélange de vérité dans ses imitations, il faudroit qu’il connût les objets qu’il imite ; il seroit Naturaliste, Ouvrier, Physicien, avant d’être Peintre. […] Il imitera ce qui paroît beau à la multitude, sans se soucier s’il l’est en effet. […] Ainsi l’art d’imiter, vil par sa nature & par la faculté de l’ame sur laquelle il agit, ne peut que l’être encore par ses productions, du moins quant au sens matériel qui nous fait juger des tableaux du Peintre. […] Ne sont-ce pas de fort utiles Spectacles que ceux qui nous font admirer des exemples que nous rougirions d’imiter, & où l’on nous intéresse à des foiblesses dont nous avons tant de peine à nous garantir de nos propres calamités ?