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446. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

Occupés d’abord de leurs premieres conquêtes sur les Carthaginois, & de leurs dissentions domestiques, les Romains n’aimoient alors que les fêtes où ils célébroient leurs triomphes par des jeux où le sang des hommes & des animaux étoit répandu ; & leurs mœurs ne devinrent plus douces, qu’après que, vainqueurs des Perses & des Grecs, ils firent passer dans Rome toutes les richesses de l’Asie. […] La condition de cette classe d’hommes, qui dans les fêtes ne prenoient part à la douleur commune ou à l’allégresse publique, qu’à proportion du lucre particulier qu’ils en retiroient, ne pouvoit avoir rien que de vil. […] C’est par une suite de la foiblesse de l’esprit humain, que dès que quelques hommes ont fait un pas en avant dans la carriere, les autres aussitôt se sont occupés à les considérer & à voir s’ils n’ont point voulu indiquer quelques routes nouvelles. […] Si l’on souffre , dit-il, la Muse imitative, qui nous charme & nous trompe par la douceur de ses accens, bientôt les hommes n’auront plus pour objet ni la loi, ni les choses bonnes & belles, mais la douleur & la volupté. […] Le luxe a gagné les campagnes : ce n’est pas le luxe des villes qui enleve les hommes à la culture de la terre, mais le luxe même des campagnes.

447. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

L’Acteur en montant sur le Théâtre doit, en quelque sorte, déposer l’homme, pour ne montrer que le personnage qu’il va représenter. […] Les hommes descendus à leur tour, se mêlent à cette foule tumultueuse, & y tiennent leur coin. […] Des hommes qui viennent de rire ; de folâtrer avec les Comédiens, sont-ils bien pénétrés de ce que ceux-ci leur disent à l’ouverture de la Scène ?

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