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430. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Ce sont deux hommes yvres de volupté ; mais l’un s’enivre tout d’un coup par d’énormes rasades d’eau de vie, l’autre s’enivre à petits coups, en s’égayant. […] ont agi quelquefois en hommes. […] Le persécuteur, le meutrier d’un des plus grands hommes qui aient paru dans le monde, peut-il être innocent ? […] Enmontrant les hommes heureux ou malheureux par les biens & les maux sensibles, on les trompe ; le vrai malheur, le vrai bonheur ne sont que dans le pêché & la vertu. […] Cette piece est digne de l’Auteur de Zélis au Bian, poëme lascif, dont le seul titre est une image obscene, & qui n’est lui-même qu’un tissu d’obscénirés voilées de la gaze légere d’un style élégant, ingénieux, d’un homme du monde, d’un homme de condition, mais d’un libertin qui par-tout exhale le vice.

431. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

L’un est un homme de bien qui s’oublie, l’autre un scélérat qui se contrefait. […] Il eût pu faire des volumes : les histoires sont pleines des délires des hommes ; on en voit tous les jours ; et sans sortir de sa famille et de son cœur, chacun pourrait faire une collection considérable. […] Molière même, qui ne s’embarrassait ni des Dieux ni des hommes, après quelque trait de ridicule dans son Amphytrion et dans sa Psyché, leur fait une réparation d’honneur et leur rend hommage comme ses confrères. […] Quel auteur, quel acteur, quelle actrice donnent des pièces pieuses pour instruire, toucher, sanctifier les hommes, et procurer la gloire de Dieu ? […] Mais l’homme, obligé à la religion et à la vertu, ne peut les blesser, même pour se divertir ; les contrefaire, c’est les réaliser.

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