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407. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Pour revenir aux Ariettes qui composent les trois quarts des nouveaux Drames, elles donnent matière à l’homme d’esprit de faire bien des réfléxions. […] Le sens commun, & la manière de parler des hommes, que personne ne peut ignorer, nous attestent qu’on prononce tout de suite les mots, à mesure qu’ils naissent avec la pensée, dont ils sont l’image. […] Que penserait-on d’un homme qui répèterait plusieurs fois quelques endroits de son discours ? […] Le chant est une image de la parole ; mais il est plus vif, plus passionné que le discours ordinaire ; or suppose-t-on qu’un homme qui èxprime ses passions, oublie tout-à-coup les principes les plus connus de sa Langue ? […] Les paroles de l’homme estimable que je vais citer, feront peut-être plus d’impression que tout ce que je pourrai dire(70).

408. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

La Comédie, à parler régulièrement, est un Poème Dramatique qui représente une action commune et plaisante, dont la fin est gaie, qui d’une manière ingénieuse, corrige les défauts des hommes ; et divertit par la peinture naïve qu’elle fait de leurs différents caractères. […] Aristobule, homme de qualité, et Marianne sa femme, ont coutume d’assister à la Comédie et à l’Opéra. […] Cyprien écrit à Eucratius, qui l’avait consulté, pour savoir comment il se devait comporter à l’égard d’un certain Comédien qui avait à la vérité quitté le théâtre, mais qui continuait à enseigner sa Profession à d’autres : sur quoi ce Saint Martyr répond que cet homme-là doit être regardé et traité comme un excommunié. […] parlant des vêtements dont chacun doit se servir par rapport à son sexe et à son état, que c’est une action vicieuse et condamnable de sa nature, qu’un homme se travestisse en femme ou une femme en homme. « De se vitiosum est, quod mulier utatur veste virili ; et è converso ». […] que la différence qu’il doit y avoir entre les habillements ordinaires qui sont propres aux deux sexes, et qu’il ne spécifie pas le changement qui s’en fait dans la représentation des pièces de théâtre ; mais la maxime qu’il établit, en disant, que c’est une chose mauvaise de sa nature, de se vitiosum est, que les hommes se travestissent en femmes, ou les femmes en hommes, suffit pour condamner cette pratique, excepté dans le cas de nécessité, où la Loi n’oblige pas.

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