Leur conduite crie encore plus haut que ses adversaires.
Les chevaux fringants ; huit ou dix jeunes gens portant tous des chapeaux gris avec un plumet haut, et une cocarde, en habit blanc garni de rubans de diverses couleurs au cou, aux bras, derrière la tête, ayant aussi des épaulettes en or et des scapulaires de Notre-Dame du Montcarmel, forment un jeu parmi eux. […] Les chanoines firent d’abord cette cérémonie en personne ; mais dans la suite, ne croyant pas devoir s’abaisser jusqu’à aller couper eux-mêmes ces branches, ils y envoyèrent leurs clercs de chœur ; ensuite tous les chapelains de la cathédrale s’y joignirent, en conséquence des fondations postérieures qui se rencontrent ce jour-là, où il y a une assez bonne distribution ; enfin les hauts vicaires, vicarii capitulantes de alta sede y trouvant leurs avantages, aussi bien que la communauté des chapelains, ne dédaignèrent point de se trouver à cette singulière procession, nommée la procession noire. […] Les clercs de chœur, revenus dans l’église cathédrale, se rendaient maîtres des hautes chaires, et en chassaient pour ainsi dire les chanoines : les enfants de chœur portaient la chape ; ils faisaient l’office entier, depuis nones du 28 avril jusqu’à vêpres du premier jour de mai, pendant lequel temps toute l’église était ornée de branchages et de verdure. […] Le bas chœur tenait à l’église les hautes formes, conduisait son roi en cavalcade par la ville, l’accompagnait en habits grotesques, et divertissait le public par des bouffonneries. […] Après s’être livrés à ces divertissements profanes, dans le lieu saint, venait ensuite la débauche, qui a fait nommer, ainsi que je l’ai déjà dit plus haut, cette fête celle des saouls-diacres, ou diacres-saouls, par allusion critique à sous-diacres.