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230. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Nos Pères sur ce point étaient gens bien sensés, Qui disaient qu’une femme en sait toujours assez Quand la capacité de son esprit se hausse A connaître un pourpoint d’avec un haut de chausse : Les leurs ne lisaient point, mais elles vivaient bien ; Leurs ménages étaient tout leur docte entretien ; Et leurs livres, un dé, du fil et des aiguilles Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles. Les femmes d’à présent sont bien loin de ces mœurs, Elles veulent écrire et devenir Auteurs : Nulle science n’est pour elles trop profonde Et céans beaucoup plus qu’en aucun lieu du monde, Les secrets les plus hauts s’y laissent concevoir, Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir ; On y sait comme vont Lune, Etoile polaire, Venus, Saturne et Mars dont je n’ai point affaire ; Et dans ce vain savoir qu’on va chercher si loin, On ne sait comme va mon pot dont j’ai besoin.

231. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

La Comédie fut regardée, dans sa naissance, comme un effet de la sagesse des Grecs, & elle resta long-tems dans la plus haute estime ; mais quand un Poëte osa se mocquer publiquement des Dieux, des Ministres de l’Etat, & des Philosophes les plus respectés, les choses changerent de face, & ces Comédiens, auparavant si aimés, furent alors chassés comme ils le méritoient.

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