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9. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Ces habits consacrés à l’état, et destinés à le faire respecter, doivent-ils être profanés par une ridicule mascarade ? Ce n’est que pour s’en jouer qu’un Acteur en porte, et ils ne produisent d’autre effet que de faire rire ; il n’en est pas ainsi de l’habit militaire ou bourgeois, dont personne n’est frappé, des habits anciens ou étrangers, les plus bizarres, dont personne ne se moque, tout différents qu’ils sont de nos modes, parce que ce n’est que l’observation du costume. […] Il n’ose plus porter des habits dont il vient de se moquer avec le parterre. […] Nous l’avons dit, un habit grave et sérieux oserait-il y paraître ? […] Malgré le serment prêté de garder la décence des habits, les couleurs, les broderies, l’or, l’argent, les parfums, les essences, les bijoux, etc., en un mot l’habit d’un Comédien fait disparaître le Magistrat.

10. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Il étoit devenu sous cet habit une habile danseuse, & une Actrice excellente. […] L’Abbé de Choisi ne pouvoit mieux lui plaire qu’en entrant dans ses inclinations, en lui faisant la cour sous ces habits. […] Le mariage fut conclu, la Comtesse sit chez elle la noce, combla la mariée de présens, lui donna pour mille écus d’habits de théatre. […] Ce Seigneur conduisoit la fête, & en faisoit les honneurs ; les habits & les machines lui coutèrent trente mille écus. […] Le théatre n’est lui-même qu’un déguisement perpétuel, tout y est masqué, on ne porte que les habits du rôle qu’on joue.

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