15 & 16, de Scribis & Phariseis, met au nombre de leur erreur, leur goût pour la parure ; leur réproche, comme l’Evangile, leurs franges, leurs beaux habits, simbrias philacteria ; leur affectation à les étaler, dilatant magnificans ; ornés des bordures ou de broderies qu’il attribue à leur vanité, adulationem & laudem sepectantium ; il leur réproché d’y ajouter des mantelets de femme, muliebria pallia ; des galons, crapidis ; de riches courroies de souliers, ligatis calceamentorum . […] Un aveugle sera plus affecté d’une bonne piece, qu’un sourd ne le seroit d’une bonne gesticulation ; l’aveugle ne seroit pas blessé du défaut du Costumé, de la décoration, des habits mesquins, de la laideur des actrices, qui défigurent une piece ; mais aussi seroit-il privé de l’agrément qui résulte de la perfection de toutes ces choses, dont l’assemblage forme l’illusion & le plaisir, quand elles sont bien assorcies, & par conséquent le danger pour les bonnes mœurs.
Enfin il traite fort au long tous les péchés d’impureté, & puis, dit-il, les fards bravetés & ornemens lubriques sollicitent au crime comme de l’huile jetée au feu ; il ne faut douter que toutes ces choses ne soient fort déplaisantes à Dieu & contraires au commandement, à l’honnêteté & modestie chrétienne ; que les femmes, dit Saint Pierre, s’acoutrent en habit honnête & avec modestie, non en tresses en or, en perles, en vêtement somptueux ; quand elles viennent à l’Église qu’elles ayent la tête couverte, rien ne manifeste plus le cœur d’une femme que l’ornement d’icelle, on peut y voir au moins comme en miroir & lire comme en un livre, les habits comme la bouche parlent de l’abondance du cœur ; les femmes sont meurtrières d’ames quand elles viennent à l’Église elles ouvrent leurs coffres & arches (boëte) pour mettre l’or & montrer & porter tout ce qu’elles ont de beau & de brave, comme si c’étoient des Merciers qui y apportassent leurs merceries à la foire ; on diroit qu’elles veulent se moquer de Dieu, & lui reprocher sa pauvreté & misère.