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83. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Les hommes et les femmes y prennent au premier coup d’œil l’amour le plus vif l’un pour l’autre : ils se l’avouent réciproquement, sans que leur honneur en reçoive aucune atteinte : ce sont même les Héros et les Héroïnes : les Amants et les Maîtresses prennent, pour parvenir à s’épouser, la même route qu’ils prendraient, s’ils se proposaient une action criminelle.

84. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

La complaisance d’un Auteur à peindre dans ses personnages les mœurs et les caractères de ses compatriotes, c’est-à-dire de donner à ses Héros des Vertus que l’histoire leur refuse, et qui sont communes dans sa Patrie, me paraît louable en ce que c’est un moyen d’entretenir ces bonnes qualités dans la Nation, de les faire aimer davantage et de captiver l’attention du spectateur en l’intéressant pour des Vertus et des bonnes qualités qu’il a lui-même ; c’est sans doute le motif qui a porté Racine à donner à ses Héros la politesse et la galanterie Françaises, et ce ne sont que des gens de mauvaise humeur qui peuvent trouver que ces Héros y aient perdu. Quoi, parce que l’on aura donné à Britannicus une âme délicate, un amour pour Junie fondé sur le mérite, les grâces et les vertus de cette Princesse ; qu’on aura, dis-je, uni dans une âme généreuse ce sentiment louable à la fierté Romaine, il s’ensuivrait que ce Héros ne serait plus digne de l’oreille des sages ? […] Quel est l’homme assez stupide, assez inhumain pour ne voir qu’un criminel dans la personne de ce Héros qu’on traînerait au supplice ? […] Le personnage que vous indiquez à Louis XIV vis-à-vis de M. de Lauzun ao siérait parfaitement à quelque Héros poétique. […] Nivelle de la Chaussée, Mélanide, 1741, La Gouvernante, 1747 (dont le héros est Le Président de Sainville) ; Ariste est un patronyme récurrent des comédies classiques, parmi lesquelles L’Ecole des maris (1661) de Molière.

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