La gloire d’avoir une cour qui flatte leurs passions, est le seul objet qui fixe leur esprit ; & les maris sont négligés, méprisés, & presque toujours déshonorés, ou deviennent eux-mêmes les adorateurs des héroïnes des coulisses, qu’une affaire de cœur n’effarouche point, & qui sont ordinairement femmes de tous les maris. […] Quelle force pouvoient avoir des réflexions involontaires contre l’empire de l’imagination & l’enivrement de la fausse gloire ?
On peut en dire autant à l’égard des Athéniens ; & quoique, chez l’une & l’autre Nation, les Drames n’aient paru dans leur plus grande gloire, que lors d’une corruption de mœurs presque générale, comme on ne connaît la source, qui n’est pas dans les Spectacles, je me dispenserai de les justifier. […] La Tragédie nationale aurait ici le même effet, si nous célébrions nos grands hommes ; ces Drames ne pourraient qu’échauffer dans nos jeunes Citoyens l’amour de la gloire, du Prince* & de la Patrie.