Dès l’an 314. le Concile d’Arles déclara excommuniés ces sortes de gens, « de Theatricis , disent les Pères de ce Concile, et ipsos placuit quamdiu agunt, à communione separari ». […] Aristobule s’excuse sur ce que c’est une coutume si générale parmi les gens de qualité, qu’il ne peut refuser à ses amis de les y accompagner, sans leur paraître ridicule et sans leur être un sujet de risée, ou de mépris. […] Car peut-on être assez déraisonnable, pour attendre des entretiens innocents et modestes de la part d’une troupe de gens, que toutes les Lois Ecclesiastiques et civiles, déclarent infâmes : Ulpianus in leg. […] » On ne doit donc recevoir ces sortes de gens à la grâce de la réconciliation et de la Communion, qu’après qu’ils ont donné des marques assurées d’une véritable conversion, ainsi que le déclare le troisième Concile de Carthage, tenu en l’an 397. […] A plus forte raison doit-on dire, qu’il ne leur est donc pas permis de s’en dépouiller pour se revêtir d’habits de théâtre, ni même d’en couvrir les leurs en les mettant par-dessus leurs robes : ces habits n’étant propres qu’à des gens que l’Eglise regarde comme excommuniés.
Mais pourquoi appelle-t-on ces gens -à Comédiens, et leurs Jeux Comédie ? […] C’est que si l’on en ôtait tout cet appareil odieux que nous avons dit, que les Joueurs et Joueuses y parussent en leur habits ordinaires, le Théâtre sans ce qu’ils nomment décoration, Il ne se pourrait rien voir de plus inepte et risible, ni de plus sottes gens que ceux-là. […] aux approches contagieux des vilains, et des gens sans honneur. […] Mais il y a grande différence de ces gens-là à nos Comédiens ? […] Les Histoires Saintes n’ont pas été écrites pour donner du plaisir aux peuples, mais pour les porter à imiter les vertus des Saints qui seraient profanés dans des bouches impures, et par des misérables qu’on a bannis du commerce des gens de bien.