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157. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

A cela faut encore joindre qu’il se fait des dépenses non seulement inutiles pour entretenir telles gens ; mais aussi pernicieuses et dommageables à eux et aux autres. […] Et de vrai, on y pourrait apporter tant de précautions, que le danger serait beaucoup diminué, Mais ce serait, au regard de ces gens-là, la République de Platon, ou l’Utopie de Thomas Morus, qui ne serait qu’en Idée. […] Qui est-ce je vous prie qui pourra contenir des gens accoutumés, à bouffonneries, brocards, paroles impudiques, et gestes dissolus, si une fois vous leur permettez de dresser leurs théâtres, et y paraître, en sorte qu’ils se tiennent ès limites de la raison et de l’honnêteté ? […] Elle est tirée d’Ezéchiel 13, 18 (« Vae quae consuunt pulvillos sub omni cubito manus, et faciunt cervicalia sub capite universae aetatis ad capiendas animas » : « malheur à celles qui fabriquent des coussins pour toutes les aisselles et des oreillers pour la tête de gens de tout âge, pour piéger les âmes »). […] Comprendre : qu’on oblige ces gens (les acteurs) à se comporter comme ils le doivent.

158. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Avec quelle force Saint Charles Borromée n’exhorte-t-il pas les Princes & les Magistrats à chasser les Comédiens, les Baladins, les Joueurs de farces, & autres pestes publiques, comme gens perdus & corrupteurs des bonnes mœurs, & punir ceux qui les logent dans les hôtelleries ! […] Ce savant Docteur suppose comme certain, ce qu’il a déjà prouvé dans la Question 87, art. 2, que ce sont des gens méprisables par leur état, la bassesse de leurs sentimens, & souvent par la corruption de leurs mœurs, qu’on peut regarder avec autant de mépris que les filles prostituées ; & que ce qu’ils ont gagné par leurs farces est un bien mal acquis. […] En a-t-il convaincu les gens de bien ? […] L’unique regret qui me reste, c’est de ne pouvoir point assez effacer le scandale que j’ai pu donner à la Religion par ce genre d’ouvrage, & de n’être point à portée de réparer le mal que j’ai pu causer sans le vouloir … … les gens de bon air, les demi-raisonneurs, les pitoyables incrédules, peuvent à leur aise se moquer de ma démarche : je serai trop dédommagé de leur petite censure & de leurs froides plaisanteries, si les gens sensés & vertueux, si les ames honnêtes & pieuses voient mon humble désaveu avec cette satisfaction pure que fait naître la vérité lorsqu’elle se montre ».

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