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190. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Les sept péchés mortels que les Français commettent aussi fréquemment que personne, et tant de ridicules qu’on leur reproche, offrent assez de matière aux génies Dramatiques. […] Il a senti qu’il ne s’agissait pas de faire d’autres hommes, mais seulement de leur apprendre à tirer de leurs mœurs et de leur génie tous les avantages que la nature y avait déposés et que la raison en devait attendre. […] Dans les pièces du Théâtre Français et du Théâtre Italien, que nous appelons Farces, la charge peut être regardée comme l’abus de l’esprit, et aux dépens du sens commun, et l’on ne perdrait pas beaucoup à la privation de ce genre de spectacle burlesque : dans les pièces régulières, la charge est la multiplication des traits dont l’Auteur compose le portrait du sujet qu’il veut peindre : cette charge est le chef-d’œuvre de l’art et du génie.

191. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

dans son état actuel, est-il même une école du génie & du goût ? […] C’est dans ces vers sacrés, mêlés de symphonie, Qu’il sied bien aux Auteurs d’exercer leur génie. […] Mais je le vois tomber ce dangereux Théatre, Qu’anima si long-temps un génie idolâtre. […] Ce seroit renoncer à une source de plaisirs honnêtes, que de rejetter ces Ouvrages de génie. […] Il porte l’empreinte d’un génie clairvoyant & d’une ame noble, qui, pénétrée de l’amour du bien public, voudroit rallumer le feu sacré des vertus patriotiques, prêt à s’éteindre.

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