Aristote se plaignait de la mollesse des Spectateurs Athéniens, qui craignaient la douleur Tragique : qu’aurait-il dit aux Français ? […] Ce premier Tragique avait pour ainsi dire raproché les passions des Anciens, des usages de sa Nation ; Racine, plus naturel, mit au jour des Pièces toutes Françaises : guidé par cet instinct national qui avait fait applaudir les Romances, la Cour-d’Amour, les Carrousels, les Tournois en l’honneur des Dames, les Galanteries respectueuses de nos Pères, il donna des Tableaux délicats de la vérité de la passion qu’il crut la plus puissante sur l’âme des Spectateurs pour lesquels il écrivait. […] L’histoire de la Tragédie Française ne finit point ici : mais c’est à la postérité qu’il appartiendra de la continuer. Les Anglais avait déjà un Théâtre, aussi-bien que les Espagnols, quand les Français n’avaient encore que des tréteaux : Shakespear fleurissait à-peu-près dans le temps de Lopez de Vega. […] [Il est aisé de conclure, que les seuls rivaux des Français dans la Tragédie, sont les Anglais ; que dans la Comédie, ces derniers ne sont encore que les imitateurs des premiers, & que ceux-ci surpassent en même-temps leurs Contemporains & les Anciens].
Benoist doit traduire lui-même car nous n’avons repéré aucune traduction française disponible à l’époque. […] Le Dictionnaire de l’Académie française, dans sa 1e éd. (1694), adopte la graphie « philavtie » et précise : « On prononce Philaftie ». […] Lambert Daneau en a publié une traduction française en 1566 (s.l.) : Deux Traittez de S. […] Cyprian… l’un contre les jeux et joueurs de cartes et de dez, l’autre par lequel il monstre que l’homme chrestien ne doit voir ni assister à aucuns jeux de battelage ni aux spectacles publics… le tout mis en français par L.