Je me contenterai d’en donner un seul exemple que je tirerai même du Théâtre du grand Molière, que j’admire si fort du côté de l’esprit et du génie.
Mais que fatigués de la pompe et des honneurs qui les environnent, ils viennent un moment se reposer à l’ombre des autels ; c’est là qu’au milieu des temples érigés à la gloire de l’Eternel, ils trouveront des hommes courageux, des ministres sincères, des orateurs désintéressés, qui, forts de la liberté de leur saint ministère, leur annonceront avec fidélité les oracles du très-haut. […] nos esprits forts ne lui ont-ils pas appris que tout est matière en ce monde, et que l’éternité n’est qu’une invention due au fanatisme des prêtres, comme à la politique des souverains ! […] Le langage du fanatisme dans la bouche d’un prêtre voué au culte des idoles, n’était pas assez fort pour décréditer la religion et ses ministres : un auteur plus moderne et plus hardi l’a mis dans celle même d’un pontife honoré des premières dignités de l’église Romaine. […] Rien n’est trop fort, rien n’est trop grand quand il s’agit de conserver la vie ou de sauver l’honneur de ses concitoyens. […] Mais, soyons de bonne foi : cet abus, encore trop fréquent, quoique dans un fort petit nombre de tribunaux, tient évidemment moins au désir de priver les accusés de toute la latitude de leurs droits sacrés, qu’au peu de respect et de considération qu’inspirèrent si longtemps ceux qui venaient les y défendre.