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149. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Je conviens que le Poète pouvait se dispenser de mettre dans la bouche de Pauline le mot d’amour, qui force Polyeucte à lui faire la réponse que nous venons de voir ; mais on ne doit pas oublier qu’elle est Payenne ; elle a recours, pour persuader son mari, aux plus fortes armes dont elle pouvait faire usage : si Pauline avait été Chrétienne, Corneille ne lui aurait pas fait tenir un pareil langage ; ou, s’il l’eût fait, on aurait pu, avec justice, le lui reprocher. […] La Thébaïde est la première Tragédie de Racine : il nous apprend lui-même, dans sa Préface, qu’il était fort jeune quand il la fit : mais ce n’est pas là le seul trait qui soit digne d’être remarqué dans cette Préface. […] « En un mot, dit-il, je suis persuadé que les tendresses, ou les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi les incestes, les parricides et toutes les autres horreurs qui composent l’histoire d’Œdipe et de sa malheureuse famille. » M. […] Je ne m’arrêterai pas à parler des critiques et des apologies qui furent imprimées pour lors ; mais je ne puis me dispenser de dire un mot sur l’article de l’amour, qui est le fondement de la Tragédie d’Inès, et le but principal de mon ouvrage, quoique dans des sens fort différents. […] Quoique je ne les condamne point d’en être vivement émus d’horreur ; je ne puis cependant m’empêcher de savoir bon gré au Poète, qui, pour détruire par une forte impression le sentiment et le désir de la vengeance, a choisi un des faits le plus marquant que l’antiquité nous ait laissé en ce genre.

150. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

S’il y a dix lignes qui soient bonnes dans cette longue Préface, épargnez-la en leur considération : épargnez aussi la ville prochaine ; parce qu’elle n’est que fort petite. […]  » Angel. « Oui ; mais si vous vous en souvenez, le plus fort des Samson fit tomber une vieille masure sur sa tête. […]  » Voilà un compliment fort extatique pour être adressé à une prostituée : il pourrait bien arriver qu’un autre Ange que de lumière en récompensât quelque jour Mr Le Digne. […] Mais comme les Divinités Romaines n’avaient pas une fort bonne réputation, il est moins étonnant que les Poètes n’eussent pas aussi pour elles tout le respect imaginable. […] D’une autre part ; comme Amphiaraus a beaucoup de religion, l’on craint fort que le succès ne tourne de son côté : P. 101. 

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