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88. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Mais la frivolité et la mollesse ont jugé le théâtre si nécessaire à former de grands Capitaines, qu’on a imposé sur les Officiers de Cavalerie, d’Infanterie et de Dragons, une taxe par tête, de tant par mois, pour entretenir des Comédiens. […] Effrayer et attendrir, est-ce former des soldats ? […] Vous trouvez le théâtre partout, plusieurs siècles avant sa naissance, jusque dans les déserts de l’Arabie et le camp des Israélites, qui de leur vie n’ont songé à dialoguer des scènes, et former des actes.

89. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Genies sublimes, formés pour l’instruction des hommes, que ne puis-je en votre faveur interrompre la course trop rapide du tems qui dévore tout ! […] N’est-ce pas une leçon aux hommes que l’ambition engage à former des nœuds mal assortis ? […] Le but de l’art Dramatique est de former les hommes à la vertu, & de perfectionner les mœurs. […] Il vouloit former une République toute guerriere : il y parvint ; mais n’auroit-il pû réussir à moins de frais ? […] Où avez-vous donc puisé cette odieuse présomption que vous formez contre leurs mœurs, pour les transformer de votre autorité en séducteurs & en fripons ?

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