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21. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Ce Pape affecte de citer pour les Conciles l’édition du Jésuite Hardouin ; aurait-il cru que le nom et la robe de ce prodige d’érudition et de folie, mettrait quelque poids dans la balance auprès des mondains ? […] L’esprit du christianisme est un esprit de docilité, de vénération, de confiance, de crainte filiale pour les Pasteurs et pour les sacrificateurs du corps adorable d’un Dieu : quel respect, quelle confiance, quelle déférence, quelle crainte religieuse peut-on avoir pour des Prêtres qu’on vient de voir au spectacle, écoutant, regardant les Comédiens, riant de leurs dissolutions, applaudissant à leurs folies ? […] La bouche du Prêtre est dépositaire de la science sacrée, on lui demandera l’explication de la loi ; est-elle dépositaire des folies du théâtre ? Vous avez consacré vos lèvres et vos oreilles à l’Evangile ; les ouvrir aux folies, c’est un crime ; les y accoutumer, un sacrilège. […] S’il est défendu au Clergé d’assister à ces folies, lui est-il permis de les traiter, les enseigner, les imprimer ?

22. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Ou s’il vaut quelque chose, on plaindra, on verra avec pitié, on méprisera un homme qui a des talens, s’avilir & se dégrader : mais un homme sage n’admirera pas un insensé qui fait les folies sur le Théatre. […] C’est l’histrion monté dessus, dont l’âne se moque, & qu’il jette à la renverse, qui est seul le vrai ridicule, par une folie qui le met au-dessous de la monture.

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