En 1670 il vit jouer la belle pièce de Britannicus ; il fut frappé du portrait que fait Racine des folies de Néron, parmi lesquelles son amour excessif pour les spectacles lui donnait le plus grand ridicule. […] Il n’osa pas commencer à Rome ses folies théâtrales, un reste de pudeur lui fit craindre les yeux des Magistrats et du peuple. […] Les Comédiens de province sont plus simples et plus traitables ; mais telle est la contagion de l’exemple et la folie de l’ambition : « Tout petit Prince a des Ambassadeurs, tout Marquis veut avoir des Pages », dit la Fontaine. […] Grégoire, dont toute la science est la dissolution et le vice, se trouvèrent en foule à ses obsèques ; ils en formaient la bruyante et la scandaleuse pompe, et répétaient à grands cris, chemin faisant, les mêmes folies qu’ils débitaient sur la scène ; de sorte que la cérémonie de son enterrement fut une comédie ambulante, dont les rues étaient le théâtre. […] « Quid satius, mortem sic quisquam exhorruit, ut sit zelotypus thymeles stupidi collegæ Corinthi. » Et vous, Peuple Romain, êtes-vous plus excusable de voir tranquillement toutes ces folies ?
Du moins n’était-ce qu’aux dépens des particuliers que se faisaient ces folies, jamais imposées sur le public, ou prises sur les revenus de la République. […] Mézeray continue : « Les pauvres peuples payaient toutes ces folies, et gémissaient plusieurs années pour le divertissement d’une heure. […] Ne serait-il pas du bien de l’Etat d’ôter l’occasion de ces folles dépenses, comme un bon père tâche d’arrêter les folies d’un enfant prodigue qui court à sa perte ? […] « Quod super est date elemosinam. » Dans l’un c’est une folie, dans l’autre une cruauté, partout un crime. […] il n’y aurait pas moins de folies à mettre sur la scène ; mais on ne veut ni se jouer soi-même, ni dégoûter les chalands.