Dieu qui a voulu tirer la derniere preuve de votre foi (il n’y a que les Imprimeurs qui tirent des épreuves), & faire un si grand essai de votre soumission (Dieu ne fait pas des essais.) […] Les charmes de la vérité me détromperent, la foi qui avoit été comme ensevelie sous mes passions, se renouvella ; je fus comme une personne qui, après un profond sommeil, où elle a songé qu’elle avoit été grande, heureuse, estimée de tout le monde, se réveille en sursaut, & se trouve chargée de chaînes, percée de plaies, abatue en langueur, & renfermée dans un cachot.
Ne prenez point cette invitation pour un trait de satire contre vos ministres ; eux-mêmes ne doivent pas s’en offenser ; en matière de profession de foi, il est permis à un Catholique de se montrer difficile, sans que des Chrétiens d’une Communion contraire puissent légitimement en être blessés. […] Ce qui m’étonne, Monsieur, c’est que des hommes qui se donnent pour zélés défenseurs des vérités de la Religion Catholique, qui voient souvent l’impiété et le scandale où il n’y en a pas même l’apparence, qui se piquent sur ces matières d’entendre finesse et de n’entendre point raison, et qui ont lu cette Profession de Foi de Genève, en aient été aussi satisfaits que vous, jusqu’à se croire même obligés d’en faire l’éloge.