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259. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Il commence par l’Idolâtrie qui se trouve mêlée presque dans tous les jeux de Théâtre, et après cette raison qui ne regarde plus notre temps : « Venons, dit-il, à d’autres preuves par rapport à ceux qui se flattent qu’on ne trouve pas expressément dans l’Ecriture la défense d’aller aux spectacles, comme si cette défense n’était pas renfermée dans la condamnation des concupiscences ; quasi parùm de spectaculis pronuntiatur cum concupiscentia damnantur.Car, poursuit-il, s’il y a une concupiscence dans l’avarice, dans l’ambition, dans la gourmandise, et dans la luxure, il y a aussi de la concupiscence dans le plaisir que vous recherchez dans les spectacles.  […] Cet exemple devrait bien détromper ceux qui se flattent qu’ils n’y feront aucun mal. […] , « par l’expulsion des Comédiens, Jongleurs et Farceurs, qu’il chassa de sa Cour, comme des gens qui ne servant qu’à flatter et à nourrir les voluptés et la fainéantise, à remplir les esprits oiseux de vaines chimères qui les gâtent, et à causer dans les cœurs des mouvements déréglés que la Sagesse et la Religion nous commandent si fort d’étouffer. […] Nous voici arrivés à des siècles où les défenseurs de la Comédie se flattent d’avoir en leur faveur, les décisions des Théologiens Scholastiques qui en ont été l’ornement. […] Nous pouvons même dire qu’il ne paraîtra peut-être jamais de Comédie agréable, où il n’y ait des maximes illicites et nuisibles, parce que la corruption du cœur humain ne fait trouver du plaisir à la Comédie, qu’autant qu’elle flatte ses passions et plaît à sa concupiscence.

260. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Germain-des-Prés, sous des tentes de soie brochées d’or, on alluma une infinité de flambeaux en plein midi, & on servit les convives à cheval ; tout cela nous paroit très-ridicule, & en bien de choses l’est en effet ; mais ne nous flattons pas : dans quelques siécles, nous ne le paroîtrons pas moins à la posterité.

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