L’Amour d’Eudoxe et d’Héraclius est traité dans cette Tragédie avec un ménagement extraordinaire ; à peine en parle-t-on : à l’exception de la première Scène du quatrième Acte, où il n’est question cependant que de l’importante affaire de la reconnaissance du fils de Maurice, ces Amants ne se trouvent jamais tête à tête sur le Théâtre pour parler de leurs amours. […] On voit bien des incestes de fait ou d’imagination sur la Scène ; mais Corneille a marché par une autre route : il a supposé Léonce fils de Maurice, et par conséquent frère de Pulchérie ; par là les deux Amants sont saisis de la crainte de commettre un inceste, s’ils donnaient leur consentement au mariage que le Tyran leur propose ; et cette réflexion détruit en eux jusqu’à la moindre étincelle d’une tendresse suspecte, puisqu’ils ne se regardent que comme frère et sœur. […] Il est vrai, que dans Phèdre, il y a un degré de plus ; parce que la passion de cette misérable femme l’aurait réduite à l’extrémité, si elle ne l’eût pas fait connaître au fils de son époux, dont elle était follement éprise. […] On ajoutera qu’il s’agit précisément d’un fait pareil dans la Tragédie de Rhadamiste ; puisque c’est le père qui aime Zénobie et qui la veut épouser, pendant que les deux fils en sont éperduement amoureux l’un et l’autre. […] Zénobie ne se dément jamais : non seulement elle abhorre les propositions de Pharasmane ; mais elle rejette, avec la même fermeté l’amour d’Arsame son fils ; quoiqu’elle soit prévenue en sa faveur, et cela dans un temps où elle se croit libre et maîtresse de disposer d’elle-même.
Les heresies de Marcus, de Cerdon, & autres, estoient que le fils de Dieu eternel n’auoit pris qu’vn corps vmbratil, imaginaire & phantastic : n’est ce pas auctoriser ceste doctrine quand on se transmuë en phantosmes le iour de sa natiuité ? […] & ceux qui masquent se vestent d’habillemẽs de diuerses couleurs hieroglifiques de corruptelle & d’impureté, en quoy ils choient en l’heresie des Carpocrasiens & Heluidiens, & enueloppent le fils de Dieu tout sainct, tout-pur & tout-net, dans des drapeaux sales, vergoigneux & impures. […] ores que le Patriarche Theophilacte fils de l’Empereur Romanus Lucapenns l’eust instituée en l’Eglise de Constantinople : Can. […] les Clercs de son temps qui en certaines festes de l’an masquez & trauestiz en soldats, en moines ou animaux, entroient dans la nef des Eglises, il en reste encores des vestiges en plusieurs endroicts qui veulẽt trop naïfuement representer la natiuité du fils de Dieu par le bœuf & l’asne. […] & sacré, & porte au frontispice l’image d’vne vierge tenant son fils Iesus, arriere prophanes impures de cet objet de pureté & saincteté, arriere fols de cet objet de prudence, arriere du lieu où vous faictes les insensez à l’enuy, Vet. charta & mortualia.