Creuse, fille d’Erectée, Roi d’Athènes, se laissa séduire par Apollon qui en eut un fils. […] L’Oracle lui répondit, que le prémier qu’il rencontrerait en sortant du Temple était son fils. […] N’as-tu pas voulu perdre son fils ? […] Devenu celui de Xutus, tu n’es plus fils d’Apollon. […] Pour n’être pas ton fils, dois-je être privé de l’héritage paternel ?
Ils chercherent les Sujets les plus propres à les émouvoir, comme une fille immolée par son Pere, deux freres qui s’entretuent, un Mari égorgé par sa Femme, un Fils assassinant sa Mere, ce Fils poursuivi ensuite par les Furies, & quel Spectacle que celui de cinquante Furies si hideuses, que plusieurs femmes enceintes se blesserent de frayeur ! […] En naissant j’ai été par mon Pere, exposé à la mort, & funestement sauvé ; j’ai versé le sang de mon Pere, j’ai souillé le lit de ma Mere, j’ai eu d’elle des Fils qui étoient mes Freres, & que je viens de voir s’entretuer. […] Les hommes avoient entendu parler de la chute d’Esprits celestes, qui étoient devenus Etres malfaisans, de la malédiction de Noé sur son Fils, du sacrifice demandé à Abraham, des suites d’un péché d’un premier Pere. […] Dans l’Antigone un Pere arrive tenant dans ses bras son Fils qui vient de se tuer ; on lui présente en même tems le corps de sa Femme qui vient aussi de se donner la mort ; c’est lui qui est la cause de ces deux cruels Evenemens, & il se trouve entre ces deux cadavres. Dans les Pheniciennes, les cadavres d’Etéocle, de Polinice & de Jocaste sont apportés : Œdippe au milieu de ces trois cadavres, prie sa Fille, parce qu’il a les yeux crevés, de conduire sa main tremblante, sur le corps de ses Fils & sur le corps de celle qui a été sa Mere & sa Femme.