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342. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Rousseau, quand le public ne viendra plus au spectacle que pour le spectacle même, qu’on aura banni l’indécence de nos foyers et purgé nos coulisses de leur impureté ; alors le spectacle n’ayant plus d’accessoires reprochables, la vertu y étant pratiquée avec autant de zèle que bien décorée par le talent des Acteurs et des Actrices ; les prétentions de nos luxurieux Petits-maîtres cesseront : les femmes du Monde qui ne viennent dans les loges que pour s’y donner en spectacle, rougiront d’y paraître moins sages et moins décentes que des Comédiennes. […] L’auteur de l’ami des hommes a vu couper le poignet à une femme qui défendait son chaudron contre un Huissier des tailles. […] L’homme, a-t-il dit lui même, quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme. […] J’ai cependant bien de la peine à ne pas savoir un gré infini au traducteur de la Tragedie Anglaise intitulée Barnwell ou Marchand de Londres l, de nous avoir donné un modèle de spectacle très capable de faire sentir aux jeunes gens tous les dangers du libertinage et du commerce avec les femmes perdues. […] Quel spectacle attendrissant pour le Public, qu’un Héros enchanté des talents de sa femme, qui paraîtrait se contenter pour toute récompense de ses services, des applaudissemens qu’on accorderait à ce qu’il aurait de plus cher !

343. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XVI. Efficace de la séduction des Spectacles. » pp. 36-39

Tous les désordres que causent parmi le peuple ces hommes corrompus, ces femmes prostituées & toute cette troupe diabolique qui monte sur le théatre, tous ces désordres, dis-je, retombent sur vous : car s’il n’y avoir point de spectateurs, il n’y auroit point de Spectacles ni de Comédie.

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