Les noms des Dieux de la Fable qu’on y mêle, les grands mots adorables, divinités, génie, leur paroît une apothéose. […] Des tirades perpétuelles, de vilains propos des hâles, entremêlés de quelques mots latins, des noms des Dieux de la Fable, & de quelque ancien Empereur, composent toutes ces scenes. […] Ce beau Chien que vante la fable, Qui des cieux orne la clarté, N’a jamai dans la vérité A Jonquille été comparable, N’a jamais dans la vérité En tant d’esprit, de grace & de beauté. […] Semblable au Cordonnier des fables de la Fontaine, qui en devenant riche, perdit toute sa gayeté, ne pouvoit plus chanter, se réjouir faire de bons souliers, & alla rendre à son bienfaiteur l’argent qu’il en avoit reçu, & se fit rendre sa liberté & sa joie, Corneille fit rapporter le bureau au Financier, se fit rendre sa verve avec sa table vermoulue. […] C’étoient les mêmes fables.
D’où il vous est facile de juger que ce saint Docteur ne condamne pas absolument les Danses, les Chants, les Opéras et les Comédies, mais seulement les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles. […] Car c’est un tableau où sont représentées des histoires ou des fables pour divertir, et plus souvent pour instruire les hommes en les divertissant et en les délassant de leurs occupations sérieuses. […] Le plus grand mal qu’on y puisse trouver, c’est que la plupart des Sujets sont tirés de la Fable ; et encore quel mal est-ce là ? […] , qui soutient qu’il est permis de tirer des vérités du sein des Fables Païennes, et que ce n’est au plus que recevoir des armes de ses propres ennemis. […] » Faut-il aussi faire cesser la Comédie qui sert aux hommes d’un honnête divertissement, parce qu’on y représente des Fables avec bienséance et modestie, et qu’il se trouve quelqu’un qui ne peut pas les voir sans ressentir en soi les passions qu’on y représente ?