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47. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

La profanation des Fêtes et des Dimanches, et celle des sacrés Temps de l’Avent et du Carême, doit rendre les Comédies de ce temps plus odieuses et plus condamnables que celles du temps passé. […] On se contente d’aller à une petite Messe les jours de Fêtes et les Dimanches ; et après cela l’on croit avoir une liberté entière de se divertir. […] S’il est donc défendu aux jours des Dimanches et des Fêtes, c’est parce qu’il détourne notre esprit du culte intérieur de Dieu, qui est la fin du précepte : « Quod mentem à divino cultu, qui finis est præcepti, abstrahit », comme parle le Concile de Trente. […] Car les Conciles ayant expressément défendu de jouer des Comédies aux saints jours des Dimanches et des Fêtes, comme aussi d’y assister, sous peine d’excommunication, c’est une contravention formelle à ces saintes Ordonnances que de le faire : « Qui prætermisso Ecclesiæ Conventu ad spectacula vadit, excommunicetur. » Conc. […] » Mais les Comédiens n’en sont pas demeurés aux Dimanches et aux Fêtes.

48. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

En tout ce qu’il a dit pour reprendre les actes indignes et les abus qui se sont commis lors que le monde était en la plus obscure nuit de ses ténèbres, et l’idolâtrie au dernier degré de l’erreur, aucun Catholique n’y veut contredire, ayant la vérité pour guide, et la vertu pour fin, ils y ajouteront encore ; mais il apprendra s’il lui plaît que leur intention ne fut jamais de représenter aux fêtes des Saints les jeux des Païens pour faire revivre leurs abominations. […] Les histoires ne nous apprennent point qu’aucun Ministre ait condamné ni aboli les danses honteuses et déshonnêtes qui se commettaient, tant aux jours des Calendes, qu’autres Fêtes, où aux Théâtres, et en divers lieux par plusieurs nations, on commettait des vices que notre pensée rejette pour leur horreur, tant de se baigner dans le vin sans regard à l’âge, au sexe, ni au lieu, que faire festins tables par les rues, chansons dissolues : Bref la raison qui est donnée aux hommes leur ôtait l’usage d’elle-même, pour les rendre pires que bêtes farouches : Et nos Pères Ecclésiastiques ne les ont pas seulement censurés, mais prêché, crié, invectivé contre eux, essayé de les réduire. Tertullien, livre De l’idolâtrie, réprouve la Fête des Calendes de Janvier, l’appelle superstition Païenne. […] Ambroise et de Maximus, il y en a un, où il reprend aigrement les Chrétiens qui se mêlaient en la célébration de leurs Fêtes. […] Et il dit que c’est des Fêtes des Catholiques ; d’un mauvais esprit, mauvaise intelligence : il convertit tout en sa malice.

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