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204. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Cependant le conte d’Apulée abandonné aux savans, n’étoit guére lu de personne, lorsqu’il plût à Moliere de l’aller chercher pour en faire le sujet d’une fête galante, que donnoit Louis XIV, à Gacon de le traduire, & à La Fontaine de le broder à sa maniere : tout cela pourtant ne lui donna de vogue que quatre jours, la piéce n’étoit plus jouée. […] Cette fureur a été de tous les tems, comme de tous les pays ; César dit que les Bretons se servoient du Pastel, pour se donner un air terrible, & les femmes un air mâle ; glusto se inficiunt carnuo colore horridiores aspectu  ; Martial se moque d’une femme qui se fardoit, ainsi ; barbara depictis venit baccauda britannis  : baccauda, veut dire un ange à laver la vaisselle, à laquelle il compare cette femme, le bleu étoit alors la couleur cherie des Bretons, comme aujourd’hui le blanc & le rouge ; Pline prétend qu’on régardoit le bleu comme une couleur céleste, dont par réligion on peignoit les Dieux, & dans leurs fêtes ; les femmes pour les imiter, s’en enluminoient tout le corps.

205. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Il en avoit fait représenter grand nombre dans le Collège de Louis le Grand, où chaque année la représentation d’une piece étoit une grande fête. […] Point de culte plus parfait, c’est une vraie idolâtrie ; victimes, offrandes, parfums, fêtes, prieres, hommages, rien ne leur est refusé, jusqu’au langage de la religion qu’on a la foiblesse sacrilège de leur adresser.

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